Ouest américain
De toutes les histoires lues dans mon enfance, celles des cow-boys et des Indiens, mais tout particulièrement, celles des pionniers, me fascinèrent.
Plus intéressé par les bagarres de saloon et les tipis des tribus sauvages qu'autre chose, je ne me rendis pas vraiment compte à cet âge-là, que plus que toutes ces histoires de dualité, c'était le décor dans lequel se débattaient mes héros qui m'envoûta en vérité.
Aussi, une fois adulte, je me retrouvai tout naturellement dans un avion m'emmenant vers l'Ouest américain. Le cœur serré et le souffle coupé, j'atterris enfin dans cette partie du globe ayant bercé mon enfance.
J'avais de l'Amérique et comme bon nombre d'Européens, l'image du hamburger et des grandes métropoles, de la voiture et des armes, de la démesure et de la violence, de la superficialité. Mais c'était sans compter sur le pouvoir et la puissance d'une nature, jamais domptée, et dont je fus immédiatement happé, comme ensorcelé.
Ces grands espaces, au lieu de m'isoler et de m'inquiéter, comblèrent toutes mes attentes d'aventurier en herbe et d'indépendance.
Plus que dépaysante, cette immensité envoûtante, nous rend cette âme d'enfant que l'on avait délaissé quelque peu, avec le temps. Là, au milieu de ces géants de pierre, de ces déserts arides, de ces torrents nerveux et de ces canyons indomptables, la clepsydre se vidant paraît ne plus avoir aucun pouvoir sur l'avenir. Les couleurs chatoyantes teintées d'ocre ou de rouge au crépuscule, coiffées d'un ciel bariolé et tourmenté à cette époque de l'année, pourraient bien nous faire oublier notre propre nom, tant le spectacle est prenant....
publié en mars 2009 dans L'Illustré
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