Nicolas Bouvier
S’il y a bien un auteur contemporain m’ayant marqué plus que les autres, c’est sans conteste Nicolas Bouvier. Cet aventurier fut un mentor et un exemple pour moi et j’admirerai toujours sa plume et son oeuvre. Vampirisant les scènes de la vie des quatre coins du monde, il savait décrire des instants qu’on aurait pu croire banals et même, expliquer le temps et un moment avec des mots beaux, lumineux, rudes et tranchants.
Un grand bonhomme reconnu par ses paires jusque dans l’hexagone et même au-delà, que je vous invite pour ceux qui ne le connaissent pas encore à lire sans détour.
Voici son parcours :
Nicolas Bouvier est un écrivain, photographe, iconographe et voyageur suisse, né le 6 mars 1929 au Grand-Lancy et mort le 17 février 1998.
Fils du bibliothécaire Auguste Bouvier et d'Antoinette Maurice, Nicolas Bouvier passe une partie de son enfance à rêver le monde, hypnotisé par les couleurs des atlas de géographie. Des heures de lecture clandestine finissent de donner à l'enfant le goût d'aller voir ailleurs. Encouragé par son père qui voyagea, en quelque sorte, par procuration à travers son fils, Nicolas Bouvier part pour son premier voyage, effectué en solitaire, en Norvège, à 17 ans. Il est chargé de rapporter des timbres à son père, pour sa collection. Il suit des cours d'histoire médiévale et de sanskrit à Genève.
En 1948, il est envoyé en reportage en Finlande par le journal La Tribune de Genève, puis en 1950, voyage dans le Sahara algérien pour le quotidien Le Courrier.
En 1951, il effectue un premier voyage au long cours, avec Thierry Vernet et Jacques Choisy, de Venise jusqu'à Istanbul. Puis en juin 1953 il repart en Fiat Topolino avec Thierry Vernet de Belgrade à Kaboul à travers la Yougoslavie, la Turquie, l'Iran et le Pakistan. Un an et six mois plus tard, ils se séparent après Kaboul, Nicolas Bouvier continuant seul sa route à travers l'Inde afin de gagner la Chine. La route étant fermée pour des raisons politiques, il gagne Ceylan où, malade et déprimé, il reste sept mois. Il décrira ce séjour dans Le poisson-scorpion, publié en 1982 près de vingt-cinq ans plus tard.
Il finira par embarquer en octobre 1955 sur un bateau français des Messageries maritimes qui le conduira au Japon, où il restera une année, rédigeant des articles pour les journaux et magazines japonais. Il rentre par bateau à Marseille fin 1956.
En 1958 il épouse Eliane Petitpierre, fille du conseiller fédéral Max Petitpierre et nièce de Denis de Rougemont, à Neuchâtel et ils s'installent à Cologny. De 1958 à 1963 (année de la mort de son père), il effectue des travaux d'iconographie pour l'OMS et la Nouvelle Bibliothèque Illustrée des Sciences et des Inventions des Éditions Rencontre. Au fil de ses travaux il constitue d'abondantes archives personnelles constituées notamment d'estampes populaires et de planches techniques. De 1964 à 1965 ils séjourneront au Japon avec leurs deux enfants. D'autres voyages en Asie (Japon, Corée du Sud, Chine, ..) ou en Europe (Irlande, Îles d'Aran) suivront.
Atteint d'un cancer, Nicolas Bouvier meurt le 17 février 1998. Il est inhumé à Cologny.
- L'Usage du monde, 1963, Payot poche, 1992 (ISBN 222889401X)
- Japon, éditions Rencontre - L'atlas des Voyages, Lausanne, 1967 GB648-B45
- Chronique japonaise, 1975, éditions Payot, 1989 (ISBN 2228894001)
- Vingt cinq ans ensemble, histoire de la télévision Suisse Romande, éditions SSR, 1975
- Le poisson-scorpion, 1982, éditions Gallimard, Folio, 1996 (ISBN 2070394956)
- Les Boissonas, une dynastie de photographes, éditions Payot, Lausanne, 1983 (ISBN 2601000406)
- Journal d'Aran et d'autres lieux, éditions Payot, 1990 (ISBN 2228894060)
- L'Art populaire en Suisse, éditions Zoé 1991, (ISBN 2881823750)
- Le Hibou et la baleine, éditions Zoé, Genève, 1993 (ISBN 2881824773)
- Les Chemins du Halla-San, éditions Zoé, Genève, 1994 (ISBN 2881822169)
- Comment va l'écriture ce matin?, éditions Slatkine, Genève, 1996
Citation :
« On ne voyage pas pour se garnir d'exotisme et d'anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu'on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels. »
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