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Les Dépressifs

Les Dépressifs

 

         Montagnes russes sans fin pour certains, échappatoire d’une réalité trop encombrante pour d’autres, poids trop lourd à porter ou bonheur non comblé… tous ces facteurs peuvent amener à la dépression.

Êtres épuisés, les dépressifs ont tendance à fermer les volets et éviter les amis. Le bonheur est un coup de griffe, une gifle qui les blesse profondément et sans crier gare. Un ronronnement insupportable à leurs oreilles et un état les mettant toujours plus mal  l’aise.

Qu’ils essaient de rester à flot ou non, ils semblent le plus souvent la tête sous l’eau et manquer de souffle. L’asphyxie et l’apoplexie ne sont jamais loin.

S’ils pouvaient se terrer, c’est sans attendre qu’ils trouveraient la meilleure des cachettes.  Mais le monde les entourant fourmille de vie, tous ces éclats de bonheurs qu’ils doivent évincer d’un faux sourire pour paraître bien en société sont une torture.

Tandis que le monde tourne et que les gens s’agrémentent de quelques couleurs, leur existence se ternie, se noircie jusqu’à les envoyer dans un profond abîme leur semble-t-il. Un gouffre dont ils ne pourront jamais  s’échapper, tant l’atmosphère y est lourd et la lumière, des lieues à la ronde. Un abysse ou malheureusement et le plus souvent bien malgré eux, ils peuvent emporter avec eux tous ceux qu’ils aiment ou ont aimé. Tous ces êtres ayant donnés un son agréable à la mélodie du bonheur. Mais voilà, lorsque les dépressifs ont mal, lorsqu’ils souffrent et suppurent, il peut arriver que reconnaître les leurs leur soit impossible. Seule leur douleur est présente et visible. Tout le reste, pas même leurs enfants ou leur compagnon ne peut avoir plus d’importance. En ces moments de supplice et de pénitence, les dépressifs ne font pénitence que pour leur âme. Faire voler aux quatre vents les plus beaux instants de ce que fut une vie qu’ils ne reconnaissent plus forcément aujourd’hui ne les effraye en rien. Bien au contraire…

Ils sont la proie de démons plus forts que la raison, plus forts que tout. De viles créatures prêtes à n’importe quoi pour damner leur hôte. Prête même pour les plus tordus à l’ultime sacrifice.

De grâce, si vous deviez rejoindre le côté obscur et dézinguer tout ce qui fit de vous celle ou celui que vous êtes, oui que vous êtes, ne fermez pas définitivement la porte. Laissez une clé cachée quelque part. Donnez-vous la chance d’encore entrevoir la lumière dans ce long couloir noir cers lequel votre destin a basculé sans commune mesure…

 

D.Leuenberger



04/11/2012
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