Les cons
Les cons
Je sais que c’est assez difficile à croire, mais les cons existent bel et bien. Et de plus en plus nombreux.
Ce n’est pas une légende urbaine. Les cons semblent se reproduire à vitesse grand V. Une hécatombe. Une catastrophe mondiale. Un séisme.
Que de cons sillonnant le monde. Mais comment font-ils donc pour être aussi nombreux ?
Je ne vous parle pas ici de ces petits cons roulant des mécaniques, non. Je vous parle ici de vrais cons. De bien bons gros cons. Bien comme il faut. Débordant de connerie par tous les bords et transpirant l’infamie par tous les pores. De ces cons abjects, pas même sociables, mais qui se reconnaissent, je puis vous l’assurer. Qui n’a pas été pris en sandwiches par deux cons s’évertuant à être le plus fort dans sa discipline ?
On a tous une expérience incroyable avec un con. Qu’il soit blanc, grand, petit, beau ou moche, charmeur ou destructeur. Un con reste un con. Mais le plus ennuyeux dans cette affaire, c’est de constater combien les cons se démarquent en différentes variantes. Un peu comme le tissu des canapés simili, ou l’arôme des glaces italiennes. Toutes sortes de fragrances se voient cogner notre sensibilité.
Oui, les cons sont devenus une gangrène, le cancer d’une société malade, semble-t-il. Ils sont sans limite, n’ont peur d’aucune critique et s’invitent, ici et là, dans les discussions sans même y avoir été invités. Ils arrivent à obtenir des postes importants, à diriger des entreprises et imposer leur loi sans que toute la vermine qu’ils méprisent ouvertement et avec délice, ne se rebiffe un seul instant. Il est surprenant de constater combien nous restons passifs face à un con.
Combien il peut être écouté et suivi, même s’il ne dit que des conneries, même s’il ne fait que des conneries. Point besoin de démonstration ou de mise en scène époustouflante, les cons savent très bien qu’on les reconnaît, mais pas forcément pour ce qu’ils sont à nos yeux.
Est-ce une maladie ?
La peur de devenir un con à mon tour m’a toujours inquiété. A tout instant je me dis que cet état ou je ne sais comment l’appeler, peut me tomber sur la gueule, sans crier gare ni même me laisser une chance de dire non. Une peur primale, une crainte de tous les instants. Nous vivons tous avec cette frayeur dans un coin de notre esprit ou au tréfonds de nos tripes. D’ailleurs, comment ne pas savoir que l’on en est pas devenu un ? Si l’on est plus sollicité et entouré qu’auparavant, peut-être devrait-on s’interroger sur notre statut. Con ou pas con ?
Les cons sont-ils bêtes ?
Je me le suis toujours demandé. Un con n’est pas forcément bête et méchant mais malheureusement, et désolé de le constater ici, le con finit souvent par être bête et méchant, car les regards suffisent à lui rappeler son statut.
Les cons genre "dîner de cons" sont d'un autre acabit mais comme le film le montre, même gentil, même attentionné et au plus haut point serviable, il pourra pourrir votre existence et vous rendre chèvre.
Les cons sont-ils ambitieux ?
Et bien ma fois, je serais tenté de dire qu’ils sont limités dans ce domaine. Il semble que les cons n’aient pas vraiment assez d’esprit et de fantaisie, pour nourrir un appétit arriviste. Pour les plus atteint, ils peuvent se faire exploser ou tout faire capoter uniquement parce qu’ils avaient sous-estimé leur interlocuteur ou qu’ils sont frustrés. Un con est sans défense sur ce plan là. Imbu de sa personne, certain d’être indétrônable et indéboulonnable, tout puissant et invincible. Le con ne voit en général pas venir les petites souris qu’il méprisa tant et tant. Il n’arrive pas vraiment à analyser les dangers et s’en moque à vrai dire. Écraser est sa tactique et souvent en beau parleur, le discours est son outils premier.
Comment les contrer ou s’en défaire ?
Les éviter est difficile aujourd’hui. Au travail, en vacance, au shopping, en boîte ou au jardin ; sur la route, au sport ou au restaurant, partout ils nous guettent, nous traquent, nous observent. Ils semblent attendre un signal, peut-être céleste, peut-être divin, peu importe, et puis un beau jour ils s’approchent et nous font profiter de leur immense capacité à gérer leur vie incroyable.
S’en défaire est donc un peu mission impossible. Aussi, pour ma part, j’ai adopté une stratégie qui marche plutôt bien, mais que l’on n’a pas envie d’appliquer à chaque fois, car ça prend du temps : on peut s’amuser avec eux. En général ils n’y voient que du feu. Mais quoi de plus beau que de renforcer la connerie d’un con, de l’encourager, de le féliciter. Rien de plus amusant ne pourra vous arriver, à condition d’avoir du temps à tuer et de l’énergie. Mais attention tout de même, prévoyez un plan de secours, car à force de se moquer et de jouer au plus con, vous pourriez gagner, bien malgré vous.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 106 autres membres