Les asexués
Il y a des personnages qui ne sont attirés en rien par les pétales de fleurs. Rien à effeuiller, à humer ou à lécher.
L’idée même « quoi que….» de s’imaginer faire l’amour les répugne ou ne les émeut pas plus que çà. Grands enfants au sexe pendant ou effrayés de tout contact épidermique qui pourrait engendrer un désir et faire flancher leurs certitudes d’une montée soudaine de sève mettant au garde à vous leur turlututu, ils n’en demeurent pas moins des êtres dit « normaux » vivant dans notre monde sans que personne forcément ne les aperçoive.
Loin de moi l’idée d’émettre la moindre critique face à ce type de comportement mais le châtiment qu’ils infligent à leur corps n’est-il pas injuste ? Ne risque-t-il pas d’y avoir un débordement à un moment ou à un autre, par cette privation qui, si elle semble volontaire, est tout de même animée d’une idéologie bien frêle face à l’amour…
Cela m’interpelle il est vrai. Comment peut-on vivre sans frissons nous rendant blême, sans gargouillis au ventre face à un bellâtre, sans désir animé devant une belle blonde ? J’avoue que ceci reste un mystère pour moi, mais bon, pourquoi pas vivre sans sexe. Après tout, on en fait tout un plat voir des montagnes, alors que ça dure si peu de temps en vérité et arrêtez de vous raconter des histoires ! Que n’a-t-on pas dit pour paraître plus performant, se la jouer Siffredi alors qu’on est un petit sifflet…
Alors ? Ces asexués sont-ils des complexés ou des vrais bonzes à qui la lumière à apparue plus forte que le désir ? Sont-ils des saints ou des martyrs porteurs d’un message subliminal nous conseillant la mesure ? Des fous ? Des illuminés ? Des charlatans qui nous font croire une chasteté qu’ils font sauter derrière des bosquets à la moindre occasion ? Des mercenaires de la rédemption prêts pour une ère de châtiment ? Des lutins ? Des extra-terrestres investissant nos corps et ayant perdu le mode d’emploi de l’amour ? Des babas cool ne faisant plus que fumer des pétards ? Des êtres frustrés ? Des malades ? Des obsédés n’osant laisser se déchainer leur libido ?
Et s’ils étaient des blasés. Des incompris. Des victimes d’une grenade « anti-amore platonico » ayant explosée dans leur jardin un beau matin. Des névrosés du pif, ne supportant rien d’autre comme fragrance que le parfum de leurs aisselles shampooinées.
Ce qui est sûr, c’est que certains semblent heureux de ce statut d’anti-cul, mais vous ne me ferez pas croire qu’ils ont trouvé la panacée du bonheur. C’est un peu comme pour les végétariens, à mon goût. Il doit manquer un peu de consistance, de gras et de saucisson pour se dire comblé et repu ; pour que le son du diapason soit parfait... et comme quoi il en faut pour tous les goûts.
D.L.
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