Les Anges peuvent attendre... Le diable est bien trop Séduisant !
Jamais je n'éprouvai aussi fort la certitude que notre destinée est toute tracée – à moins que ce ne soit nous qui la tracions. Mais quel pouvoir, dans ce cas…
Lorsqu'une main s'accrocha à mon bras, nerveusement, comme si la Terre venait de s'arrêter de tourner, je ne ressentis rien d'autre que de la volupté. La fleur éclose en moi me faisait planer. En fait, la Terre me sembla tourner à partir de là, pas une seule seconde auparavant je n'avais eu le sentiment de faire partie de ce monde, de la vie.
J'avais l'impression de marcher sur de la mousse, comme celle des forêts du Nord. La main s'agrippa encore plus fort à moi, je sentis ses ongles s'enfoncer.
D'une voix pleine de panique, le grand copain de monsieur ton père m'annonça la terrible nouvelle.
J'aurais dû sentir le sol se dérober sous mes pieds, mais rien. Pas un tremblement, pas un souffle ne sembla capable de m'atteindre. J'étais stoïque. Je me défis de cette main violemment, allai vers la foule encerclant le corps de mon cher époux. Je sentis le regard de Jef, impassible derrière moi. Lui seul, je crois, fut capable de percevoir ce que j'éprouvais. Lui seul, alors que je ne le connaissais que depuis quelques heures. Encore un signe du destin. Irréfutable. Incontournable.
Les gens s'écartèrent dans un silence religieux. Je vins me placer devant les pieds de ton père, sans même sentir ou entendre un pouls s'affolant dans mes veines, ou émettant du moins un quelconque soubresaut. Ma peau frémit, certes, mais elle frémit du merveilleux moment que je venais de passer. Aucunement de la perte d'un être cher.Mon visage ne montra aucune émotion. Pas la moindre trace de tristesse que tous ces poivrots tentaient de décrypter à travers leurs yeux embués d'alcool.
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