LE ROI
Au printemps vos mains de fée
S’affairaient à me libérer
De ces Épiphytes par millier
Tentant de m’étrangler
Je me suis souvent amusé
Les observant
Brandir leur crudité
Avec amusement
Contemplant
Leur fougue printanière
S’accrochant aux échines
Telles des machines
Comme s’ils allaient m’achever
Sèchement, me faire tomber
Je savais que demain
Lorsqu’ils s’y attendraient le moins
Vous arriveriez
Avec vos cisailles et les arracheriez
De ma structure
D’un geste sûr
Les aspérules avaient beau me bombarder
De leur parfum enivrant
Je résistais dignement
Les fougères tentant de m’occulter
Sous une explosion de feuilles
Et la sphaigne
Rampant doucement à mes pieds
En espérant me verdir
Jusqu’à mon dernier clou
Ne m’intimidèrent guère
Rien ne me faisait plus frémir
Où n’était capable de me griser
J’étais indestructible
J’étais le roi
Vous ma dévouée
Qui de surcroit
M’aviez épousée
C’était merveilleux
Éclatant, divin
Plus qu’heureux
Et tellement humain
Pouvait alors commencer
Le palpitant défilé
Que les beaux jours, savamment
Semblaient épingler le temps en suspens
© Tous droits réservés Didier Leuenberger
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