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Le poids des mots

Le poids des mots

 

C’est incroyable de constater combien les mots sont jetés en pâture à qui veut bien. A croire qu’ils ont perdus toute crédulité. Que leur poids s’est amenuisé avec le temps. Qu’on les snobe, du haut de notre grande culture. De notre incroyable candeur…

 

Pourtant les mots ont eut des heures de gloire. Des temps bien plus imposants que ceux d’aujourd’hui auxquels nous leur faisons si peu honneur. Des siècles où le simple fait d’en citer un, pouvaient bouleverser, frapper en plein cœur ou amuser. Des années fastes et riches où le plus petit mot amené avec le plus grand soin, pouvait chambouler toute une soirée voir une vie entière…

 

Ce qui est frappant lorsqu’on flâne dans les villes et qu’on y tend une oreille attentive, c’est de constater avec effroi combien ils ont perdu de leur poids. Combien ils sont lancés sans ambages ni le plus petit embarras. Crument et sans la moindre retenue, alors qu’à la base, les mots sont faits justement, pour signifier ce pour quoi ils existent. Ce qu’ils sont, simplement, car chacun d’eux se veut être un code que nous avons su si bien apprêter à nos différents modes de vie jusqu’ici. Un avertissement ou une manière de faire reculer justement, ce genre de comportement semblant si primaire et disons-le tout net : pour le moins inculte.

 

Est-ce à dire que nous ne prenons plus les mots à la lettre, et que peut-être, une mise à jour s’impose si l’on ne veut pas qu’on nous envoie sur les roses comme l’on dit qu’on va cueillir des pâquerettes et voyez comme je fais attention d’utiliser les bons mots.

 

Qu’est-ce qui à bien pu nous arriver, nous les d’hommes si instruits ou l’on demande tant et tant avant de trouver un poste adéquat et concluant ?

 

Quel tournant n’avons-nous pas pris pour en arriver à dire « je nique ta mère », sans même réfléchir une seule seconde au sens de ce que ces quelques mots peuvent bien signifier… Et qu’en est-il de ceux qui pèsent encore le poids des mots ?

 

En souffrent-ils plus que les autres ? Sont-ils victimes d’une sensiblerie bonne à jeter par les temps qui courent ?

 

On pourrait s’en poser la question et je vous laisse répondre à cette grande interrogation avec vos mots, car il se pourrait que notre échelle d’évaluation voir notre taux de tolérance ne soit pas tout à fait les mêmes…



30/04/2011
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