LE MIRACLE
LE MIRACLE
L’enfance est le ciment de toutes les croyances, à commencer par celles que l’on a de soi. Mais d’ou viennent-elles ? Assurément de personnes et d’individus nous entourant et étant proches de nous. Très proches.
Si l’on dit à un enfant qu’il est nul, que ça ne sert à rien qu’il entreprenne ou juste rêve d’entreprendre un jour le métier qu’il souhaite tant apprendre, il y a de fortes chances pour que ce gamin n’y arrive jamais. La puissance et le pouvoir des mots est tel, qu’il peut façonner presque à lui-seul, l’assurance et l’estime de soi en un âge, ou nous sommes matière et ne demandons qu’à être façonné et moulé.
Mais plus que les mots, c’est l’émotion qui en résulte, et l’importance que ces mots prennent selon qu’ils soient dits par un être à qui l’on veut tout particulièrement plaire. Dont on voudrait qu’il soit si fier de nous.
A l’âge tendre, c’est même primordial. On ne peut se départir de ce besoin de plaire à notre père ou notre mère, comme si c’était une maladie incurable et je pèse mes mots. Leur parole est évangile. Sacrosainte et intangible. Leurs mots des pansements ou des épines, mais dans les deux cas ces mêmes mots seront ceux que l’on consacrera et en lesquels nous croirons le plus. Rien d’autre n’aura vraiment d’importance, aussi, lorsque petit on nous brime, nous abîme et nous détruit, nous ne sommes souvent pas en état de le réaliser, trop aveuglé par ce besoin inné semble-t-il, de plaire et d’être aimé par nos géniteurs tout puissants.
L’appartenance à laquelle nous faisons partie est primordiale et cruciale à nos sens. Tous nos sens, et cela semble indispensable pour pouvoir nous construire dans les meilleures conditions. À aucun moment nous n’imaginons que ces adultes nous puissent nous vouloir du mal plutôt que du bien. Notre perte plutôt qu’une éclatante réussite.
Se relever d’un tel constat peut être meurtrier et sans concession aucune. Cela peut nous faire chavirer dans les abysses les plus profonds d’un océan aux eaux troubles. Une terrible et réelle descente aux enfers nous projetant dans les flammes de la destruction.
Et cela semble miraculeux de constater qu’il y ait des êtres munis d’assez de force pour remonter à la surface et transpercer cette chape éhontée les empêchant de respirer.
Le mal subit et la douleur infligée sont tels, que de tenir debout découle déjà du mircale et pourtant… certains y parviennent et même, en ressorte plus forts. Plus solide que la plupart des gens les côtoyant.
Des forces de la nature me direz-vous, des battants, des rebelles ou des enragés.
Pourquoi pas tout simplement des êtres équilibrés, entiers et forts, je vous l’accorde. N’ayant que faire de ce destin promettant la misère et le chaos. S’ouvrant au monde et étant animé d’une envie gargantuesque de dévorer la vie.
Des êtres magnifiques, ne se retournant que très peu derrière eux, avec, vous pouvez l’imaginer, les conséquences que cela laisse supposer.
Mais toute liberté à un prix, et en tant que résilient c’est sans doute l’addition dont il faut s’acquitter pour pouvoir vivre comme tous les autres.
De là, une construction incroyable va prendre racine comme une graine de haricot que l’on aurait plantée. Les ramifications pourront être nombreuses ou moindres mais toutes, découleront de cette envie de vivre, de construire son monde et de créer sa famille. La vraie, celle qui ne juge pas et se réjouis pour nous lorsque le bonheur nous effleure. Celle qui nous aime, simplement, pour ce que l’on est mais également pour ce que l’on fait… ne pas se retourner, éviter de plonger son regard dans le rétroviseur et foncer vers des cieux plus heureux que ce qu’un début de vie promettait, reste l’attitude nous rendant adepte de la résilience et tous ses bienfaits.
A méditer…
© 2013 - Didier Leuenberger - Tous droits réservés.
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