LE MANIPULARIUM TERMINE
Comme le temps passe....Corrections par les professionnels terminées.
Relecture et derniers ajustages faits par mes soins, terminés.
Premiers exemplaires imprimés et envoyés...
Tous ça pour dire que mon livre est cette fois-ci bouclé.
Reste plus qu'à croiser les doigts et en attendant, voici un extrait pour vous faire patienter et qui sait, aiguiser votre curiosité. Je l'espère.
Extrait :
L’affaire Rosenbaum : le scoop
« Loris avait raison. Entièrement raison. Les pervers étaient en train de prendre les commandes de la société. D’abord avec une certaine désinvolture et sans que cela se voit trop. Qui n’avait pas connu un chef dément, manipulateur ou incompétent. Puis, les incidents entre syndicats, travailleurs et directions se multiplièrent. Et cela, qu’on soit en Chine ou en France, en Laponie ou au fin fond du Gabon. Partout il y avait des alertes, mais personne ne voulait vraiment les voir. Les pions étaient en place. La partie pouvait commencer.
C’est dans ce contexte − d’aucun ne s’en souciait vraiment − que je fis la connaissance de Loris. L’ancien directeur était parti depuis six mois, le nouveau avait pris ses fonctions et était au summum de la quintessence, pour ce qui était des bourdes et des incompétences. Il y avait eu dès sa nomination une première manifestation aux Églantiers, les éducateurs se plaignant de Tiranus. Lorsque j’assiste à ce genre de manifestation et suis convié à la couvrir, je me méfie toujours des gens en retrait, des discrets et des plus calmes. Je tente toujours d’aller vers eux car ils sont souvent les plus objectifs. Je fouine tel un prédateur et ce n’est pas là l’aspect de ma profession dont je suis le plus fier. Les autres, les mécontents exagèrent toujours un peu la situation en général. Ils la dramatisent. Je m’approchai de Loris, tandis qu’il écoutait ce qui se disait. Je lui demandai s’il était impliqué dans le processus de la grève qu’ils prévoyaient. Il ne me répondit pas franchement.
— Vous êtes journaliste ? C’est ça ? m’a-t-il demandé d’un air désinvolte.
— C’est cela. Laurent Genoud, lui répondis-je en lui tendant ma main.
— Loris, me fit-il en serrant la mienne.
Un silence nous laissa dans l’impasse et un certain malaise sembla s’installer, mais contre toute attente, il se tourna vers moi, me regarda droit dans les yeux.
— Vous savez, j’ai un scoop qui pourrait vous intéresser, mais peut-être n’avez-vous pas les épaules assez larges pour une telle affaire.
— Ah bon ? Dites toujours, nous verrons bien…
— Oui, une drôle d’histoire que vous n’allez peut-être pas croire mais faites-moi confiance, je puis vous assurer que c’est tout ce qu’il y a de plus sérieux.
— Vous aiguisez ma curiosité jeune homme ! À moins que vous ne vous foutiez de ma gueule !
— Non, non ! Je vous jure que c’est vrai. Je ne sais pas mentir, vous le sauriez si je me moquais de vous. Même les gens qui ne me connaissent pas voient immédiatement si je dis la vérité ou pas. Faites-moi confiance. Renseignez-vous sur le mouvement Stronger, aux États-Unis et vous verrez si je me fous toujours de votre gueule.
J’ai cru à un gros canular lorsque Loris m’a parlé du groupuscule des Stronger. Je me suis dit qu’il avait dû forcer sur la fumette ou qu’il avait trop lu de Bob Morane. En fait, il en entendit parler la première fois en 2006, lorsqu’il travaillait pour une famille très riche aux États-Unis. Il voyageait énormément avec eux, et la confiance qu’ils avaient en lui était devenue si naturelle que laisser trainer des documents importants sur leur bureau était devenu monnaie courante. C’est comme ça qu’il a su pour l’Organisation. Il était allé chercher la calculatrice pour terminer ses factures, lorsqu’il se pencha sur un dossier posé sur le bois lustré du bureau d’acajou. Un étrange logo estampillait le document et lorsqu’il osa le parcourir, ce qu’il put y lire n’était pas même étrange, c’était carrément de la science fiction.
C’était l’esquisse de la nouvelle bouture d’un règlement. Un règlement de collège ou d’école, à respecter à la lettre, ainsi que le programme et les cours les plus importants mis en avant. Les brimades, l’humiliation active, l’écrasement de son prochain en faisaient partie. Et tout ceci était très sérieux et reposait sur des études du génome, prétextant un gène de pervers détectable chez tout enfant en étant porteur, mais que jusqu’à un certain âge. Des chasseurs de têtes semblaient être payés pour en trouver le plus grand nombre. Que des riches, bien sûr. Et des pauvres diables se saignant pour donner le meilleur avenir à leur progéniture sans même réaliser où et dans quoi ils mettaient les pieds. D’autres garnements avaient la chance d’être repérés par un recruteur écumant les écoles afin de découvrir les élèves les plus prometteurs, de la rage plein les veines et prêts à tout pour devenir quelqu’un de craint. Ils pouvaient alors aspirer à devenir les décideurs de demain. Les rois de l’avenir.
Le mal était en marche. Les candidats, nombreux, financés par des sociétés secrètes allant au-delà de ce que j’aurais pu imaginer, cette organisation semblait une machine déjà bien huilée et éprouvée. Et la suite allait donner raison à Loris qui, s’il pensa soulever un lièvre, ne pouvait en imaginer l’ampleur. »
Source : journaliste ayant investigué dans l’affaire Rosenbaum
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