L'éléphant de mer
L'éléphant de mer du nord (Mirounga angustirostris) est l'une des deux espèces d'éléphants de mer (genre Mirounga) existantes (l'autre étant l'éléphant de mer du sud). C'est un grand phoque qui tient son nom de sa taille imposante et surtout de la trompe (ou proboscis) qui se développe chez les mâles et qui leur sert à amplifier les rugissements et éructations qu'ils émettent lors des compétitions entre rivaux.
Le dimorphisme sexuel est important : les mâles dont la longueur peut atteindre cinq mètres sont bien plus gros que les femelles dont la taille moyenne est de trois mètres. Cette différence marquée est en relation avec un système de reproduction très polygame où un mâle dominant peut contrôler et féconder plus de 50 femelles en une saison.
Les éléphants de mer du nord vivent à l'est de l'Océan Pacifique. Ils migrent vers le nord jusqu'en Alaska et viennent se reproduire, s'accoupler et muer en Californie ou en Basse-Californie, le plus souvent sur les îles côtières. Alors que le domaine océanique qu'ils fréquentent est immense, il n'existe que sept sites principaux de reproduction dont quatre sur les îles au large de la Californie. L'observation des colonies est autorisée sur deux sites californiens dont la Réserve d'État d'Año Nuevo. Les signalements dans le Golfe de Californie sont par ailleurs en augmentation.
A partir du XVIIIe siècle, les éléphants de mer du nord ont été chassés intensément, jusqu'au bord de l'extinction à la fin du XIXe siècle. Ils étaient prisés pour l'huile que l'on obtenait en faisant fondre la couche de graisse hypodermique. A son plus faible effectif, l'espèce ne devait plus compter qu'entre 100 et 1 000 représentants. Ayant trouvé refuge dans les eaux mexicaines, la dernière colonie survivante était celle de l'île Guadalupe, qui bénéficia de la protection légale du gouvernement mexicain.
Depuis le début du XXe siècle, ce sont à la fois les lois mexicaines et américaines qui protègent l'espèce. En 1972, le Marine Mammal Protection Act aux Etats-Unis a renforcé cette protection. Grâce à ces mesures, la population mondiale est aujourd'hui remontée à plus de 100 000 individus.
Mais cette population actuelle, reconstituée sur une base de diversité génétique considérablement réduite, pourrait se montrer plus fragile aux épidémies ou aux pollutions. En Californie, le taux d'accroissement annuel s'établit toujours autour de 25%. Alors que de nouvelles colonies continuent à se constituer, elles risquent de se trouver prochainement confrontées à un problème d'espace disponible. Le phénomène El Niño peut aussi affecter gravement la dynamique de population : c'est ainsi qu'on pense que les perturbations climatiques dues à El Niño en 1997-1998 ont pu causer la disparition d'environ 80% des nouveau-nés de cette saison.
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