L A D O U L E U R
La Douleur
La douleur
Cette maudite
Que l’on évite
Cette impudente
Qui nous sustente
Ne nous rendant jamais si vivant
Que lorsqu’on l’éprouve et la ressent
Ce vil démon
Croyant bon
De nous marquer
Pour l’éternité
Terreau de songes insensés
De projets fous encensés
Que l’on ne comprend pas
Que l’on réfute ou pas
Qu’elle veuille s’immiscer
Ou ne fasse que passer
Ce n’est pas important
Elle est le ciment
Je fis tout pour la ressentir
L’éprouver et l’anoblir
La douleur
Ce grand bouleversement
Nous accablant
Nous déroutant
Nous surprenant
Nous inquiétant
Que nous ne pouvons
Que nous n’arrivons
Que rarement à décrire
Sans ne pas en souffrir
Mais il n’en fut pas toujours ainsi
Il fut un temps ou je l’ai fuie
Trop forte, sans doute
Pour un petit garçon plein de doutes
Il fallut bien trouver
Des solutions
A ce trublion
Pour m’échapper
Alors je décidai
D’en abuser
Puisque je n’arrivais à la cerner
C’est elle qui allait me draguer
Elle qui allait me condamner
À vivre à ses côtés
Jamais loin
Toujours prête à lancer ses foudres
À épancher ses humeurs fourbes
Et je m’en portai plutôt bien
Je savais que je ne pouvais y échapper
À quoi bon vouloir fuir
Même à l’autre bout du monde
C’est à notre corps tout entier qu’il incombe
De nous soutenir
Sans ne jamais se résigner
Il me fallait l’assumer
Je me devais de l’épouser
Et c’est ce à quoi je m’attelai
Elle ne parvint jamais à m’effrayer
Je la savais capable
De choses horribles
Ignobles et intempestives
De destruction massive
Je n’ignorais point son assise
Elle n’œuvre pas qu’en mes landes
Je la voyais partout
Sur ces figures
En ces traits tirés
En ces gestes nerveux et fuyants
Oui, partout
Sans l’admirer
Sans la juger
Je m’en arrangeai plutôt bien
Hier, et je l’espère demain
© 2011 - Didier Leuenberger - Tous droits réservés
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