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HISTOIRES DE MOCHES

HISTOIRES DE MOCHES

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Projet nouveau qui émerge en cette fin d'été. un recueil de nouvelles pas très catholique si je puis dire.... A moins qui ne faille employer le mot charitable, décalé ou sans concession... Car ici tenez-le vous pour dit, pas de gants pour décrire des actes que l'on qualifierait d'irrespectueux. pas de langue de bois. Dans ce monde ou la mochardise s'impose, il y en a pour tous les goûts et nombre d'entre vous en reprendront pour leur grade. Car de vous à moi, on a tous eu un jour une mochardise attitude qu'il faut assumer un jour ou l'autre.

ce n'est pas un exorciste que je propose ici, juste des histoires de moches n'ayant pas peur d'être moche. Et au diable les préjugés et les étiquettes... Un jour ou l'autre on sera tous moche, le tout est de savoir si on veut passer ce cap avec classe et dignité ou être ridicule.

Extrait du premier texte :

Ma moche à moi

(Ou l’art de garder sa moche)

 

 

Soyons clair, et n’y voyez aucune moquerie ici ou un quelconque mépris, mais il serait bien hypocrite de la part de quiconque lisant ces lignes d’oser dire qu’ils n’ont pas jugé un jour ou l’autre une personne qu’il trouvait  moche.

Qu’on la croise dans la rue, dans un bar ou dans un musée, peu importe, nous sommes entourés de moches, c’est un fait. Et mieux vaut-il s’en accommoder. Et à tous ceux les dédaignant et claironnant haut et fort qu’ils ne comprennent pas comment est-ce qu’on peut passer la bague au doigt d’une moche, attendez un peu de lire ce qui va suivre…

 

Ma moche à moi, je l’ai trouvé un jour de pluie, sur une plage de Belgique aux accents dramatiques. J’ai cru qu’elle voulait se suicider alors qu’elle était ivre comme un porte-avions à l’agonie. Je l’ai immédiatement reconnue moche. Une belle moche que personne n’a jamais contestée tant cela nous saute aux yeux en la voyant.

 

Je ne sais pas pourquoi, lorsqu’elle m’a lancé son œil éthylique et qu’elle a titubé devant mes souliers en daim rongés par l’eau de mer, je me suis senti envahi d’un je ne sais quoi. C’est un peu comme si Marlène m’avait envoûté ce fameux jour de pluie.

 

Si tout à commencé par de la pitié, pensant cette pauvre femme aux abois, cela s’est très vite transformé en moment intense voir très chaud. Je me revoie l’observant avec méfiance se balancer sur moi dans cette vieille chambre d’hôtel, le regard plein d’incompréhension jusqu’à ce que je pousse mon cri de Tarzan. « En voilà une affaire » me dis-je, en prenant peur lorsqu’elle se laissa retomber à côté de moi sur le lit qui en trembla. Son iris sembla transpercer le mien et j’avoue avoir ressenti à ce moment précis, une envie de fuir le plus loin possible.

 

Je feintai l’endormissement et plutôt que de me foutre de cette furie comme la plus insignifiante favela de Rio, je me mis à l’examiner en catimini lorsqu’elle ronfla. Je n’en ai pas loupé une miette. Chaque recoin de son visage se voulait être empreint de mocheté. Un hymne à la mochardise et à la laideur. Ah ! Ce qu’elle était moche… Mais malgré ça je ne ressentis aucun dégoût, bien au contraire.

 

Bien mal m’en eu pris de me moquer de cette pauvrette, de cette coquine gourmande et généreuse. Six mois plus tard je lui passais la bague au doigt, puis encore six mois plus tard nous bâtissions notre première maison.

 

Jamais de toute ma vie mes certitudes ne furent aussi fragiles et chamboulées. Côtoyer des moches était une chose ; se moquer d’eux ; en faire même des potes de soirées bien arrosées aussi pour se moquer d’eux. Mais de là à me marier avec l’une d’entre elles, cela fut et restera sans doute la chose la plus folle et étrange que je n’aurai jamais fait de toute ma vie d’homme.

D.L.

 



25/08/2013
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