GREEN BOOK
Avec Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini
Voilà ! Enfin pu aller voir au cinéma ce film dont j'avais tant envie. Et je ne regrette pas le détours. J'avoue avoir été bouleversé par l'humanité qui s'en dégage et l'interprétation juste et sans faute de tous les personnages du film. Un petit chef d’œuvre qui en dit long sur le genre humain et qui je pense, pourrait devenir un très puissant et efficace outil pédagogique. Perso, je ne connaissais pas même l'existence de ce Green Book et j'ai été un peu surpris par son existence, bien que connaissant plutôt bien le genre humain, cela n'aurait pas dû m'ébranler mais c'est toujours émouvant de voir à quel point l'homme peut être violent envers ses congénères.
Je ne peux que conseiller ce film traitant de la différence bien sûr, mais aussi et surtout, sur la capacité à s'accorder lorsqu'on est diamétralement opposé. Une belle leçon de vie démontrant qu'il n'y a aucune règle et aucune certitude que l'on ne pourra jamais ébranler.
Un immense coup de cœur pour ma part, pour l'histoire, l'interprétation et l'investissement de tous les artisans d'un tel monument du cinéma. Simple, efficace, sans tomber dans les stéréotypes et la caricature ou en sur-soulignant les traits de tel ou tel personnage.
En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts.
Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité.
Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l’âme humaine, dont ils se guérissent grâce à leur générosité et leur humour. Ensemble, ils vont devoir dépasser leurs préjugés, oublier ce qu’ils considéraient comme des différences insurmontables, pour découvrir leur humanité commune.
L'ouvrage était surnommé le "livre de Green", du nom de son auteur, Victor Hugo Green, un postier afro-américain de New York. Ne couvrant à l'origine que la région de New York, le livre s'est étendu à la majeure partie de l’Amérique du Nord, aux Caraïbes et aux Bermudes.
Vendu dans des stations essence et par correspondance, le livre permettait aux voyageurs noirs de planifier leur trajet pour éviter tout harcèlement, toute arrestation et toute violence. L'abolition des lois ségrégationnistes Jim Crow en 1964 a rendu obsolète le "livre de Green", dont la publication s'arrêta en 1966. Son auteur, décédé en 1960, n'a pas connu la fin de la ségrégation.
Mon père, ce héros de cinéma
Lip doit son surnom ("lèvre" en anglais) à sa gouaille, capable de convaincre n'importe qui de n'importe quoi. Après avoir grandi dans le Bronx, il travaille pendant douze ans au Copacabana, une boîte de nuit fréquentée par les gros bonnets de la mafia et des célébrités telles que Frank Sinatra, Tony Bennett et Bobby Darin. Vallelonga le décrit comme "un personnage hors du commun, truculent et fantasque, à l’image de ceux de Damon Runyon. Lorsqu’il entrait dans une pièce, tout le monde le remarquait". Lip a d'ailleurs fait des apparitions dans Le Parrain, Raging Bull, Les Affranchis, Donnie Brasco et Les Soprano.
Évoluant dans le milieu du cinéma (il est acteur, scénariste, producteur et réalisateur), Vallelonga a grandi avec l'histoire du périple de son père et Don Shirley et s'est dit que ça ferait un bon sujet de film : "Elle tient bien sûr une grande place dans la légende familiale, mais j’ai aussi toujours reconnu son importance, car c’est l’histoire d’une amitié improbable et transformatrice à tous points de vue entre deux personnes radicalement différentes. C’est le genre d’histoire dont nous avons plus que jamais besoin".
Une amitié hors du commun
Les deux hommes se sont éteints en 2013, à 3 mois d'intervalle. Pour Nick Vallelonga, Don Shirley était un ami de la famille : "J’ai rencontré le Dr Shirley pour la première fois quand j’avais 5 ans. C’était un homme élégant et très instruit qui s’exprimait bien. Il s’intéressait à la vie de famille de mon père et tenait à connaître sa femme et ses enfants. Il était très gentil avec mon frère et moi et nous apportait toujours des cadeaux. Je me souviens qu’il m’a offert des patins à glace quand j’étais petit. C’était quelqu’un d’unique".
Une thématique actuelle
Quand, à travers un film d’époque [...], on observe la manière dont les gens se comportaient dans le passé, on en apprend souvent davantage sur le présent qu’avec un film se déroulant dans un cadre contemporain".
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