FEMMES LIBEREES VOUS AVEZ DIT ?
A la découverte des Moso, une société sans père ni mari
17.07.2016 - 10:45, Cédric Delage / AllTheContent News Agency
Cérémonie traditionnelle des Moso.
Photo: AllTheContent / Jennifer / Flickr
Les Moso sont peut-être la dernière ethnie matriarcale sur Terre. Regard sur un peuple aux conceptions fort éloignées des nôtres.
Les anthropologues ont longtemps cru qu'une société sans père ni mari ne pouvait exister. C'est pourtant le cas des Moso ou Mosuo. Cette ethnie, dont les coutumes intriguent le monde entier, vit au sud-ouest de la Chine, sur les contreforts de l'Himalaya. Leur tradition ne connaît pas le concept de père ou de mari. Et pour cause: ils n'existent pas au sens où nous l'entendons.
Les femmes au centre de la communauté
Ici, les femmes sont le pivot de la communauté: elles transmettent l'héritage de la maison familiale à leurs filles aînées; les enfants portent le nom de famille de leur mère et grandissent auprès d'elles et de leurs familles. Ce sont les oncles qui exercent une forme de paternité sur les enfants. Les hommes n'élèvent donc pas leurs progénitures mais celles de leurs sœurs.
Au sein de la maison familiale, un chef et une cheffe sont choisis pour planifier les tâches. Le premier s'occupe des relations du clan avec l'extérieur et organise le quotidien des hommes, auxquels sont réservés les travaux les plus physiques. La seconde gère l'économie domestique: cuisine, tissage, entretien du foyer mais aussi dépenses de la maison. Seules les activités agricoles sont réalisées conjointement.
Le mariage: une menace pour l'harmonie de la communauté
Traditionnellement, le rite du mariage est extrêmement rare et n'existe que pour l'infime frange aristocratique de la société. D'ailleurs les amants ne vivent pas sous le même toit. Ce genre de cohabitation est éventuellement toléré si une lignée manque de membres de l'un ou de l'autre sexe.
Mais, dans la culture Moso, l'harmonie constitue la valeur fondamentale et un engagement pour la vie est considéré comme une menace. En effet, la promesse de fidélité est perçue comme irréaliste et assimilée à du négoce d'êtres humains. En cas de séparation, celle-ci doit être douce et s'effectuer sans heurts.
On lui préfère les visites furtives
C'est la raison pour laquelle les Moso préfèrent la pratique de l'açia au mariage: la nuit venue l'amant rend visite en toute discrétion à sa bien-aimée qui prend soin de garder sa chambre accessible depuis l'extérieur de la maison. Ces visites furtives peuvent durer de quelques nuits à plusieurs années mais ne sont pas exclusives.
La sexualité est donc très libre et se pratique à l'insu de la famille. Seul l'inceste s'avère interdit. Mais les Moso n'en sont pas moins pudiques: les allusions au sexe demeurent taboues. Pour inviter l'autre à une açia, l'homme ou la femme procèdent très discrètement, en empruntant quelque chose l'un à l'autre par exemple. Ainsi, une fille peut demander son paquet de cigarettes à un garçon. S'il est d'accord pour qu'elle le lui rende plus tard, c'est qu'il accepte de lui rendre visite. Sinon, il conservera son paquet et le rendez-vous n'aura pas lieu.
Aujourd'hui encore, ce mode de vie ancestral imprègne la culture moso. Mais il tend à disparaître au profit du classique modèle patriarcal. Influencées par la culture chinoise, de plus en plus de femmes moso se marient et les jeunes générations adoptent le modèle de la famille nucléaire et de la monogamie.
source : https://www.bluewin.ch/fr/infos/insolite/2016/7/13/a-la-decouverte-des-moso--une-societe-sans-pere-ni-mari.html
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