DINDON DE LA FARCE
Le dindon de la farce
(Texte tout en plumes)
Qu’on ne vienne pas me dire que c’est mon crâne de piaf qui a pris du plomb dans l’aile, car je n’ai pas rêvé, je suis bel et bien le dindon de la farce dans cette affaire. Tous ces oiseaux de mauvais augure ne me disent rien qui vaille. Des rapaces prêts à fendre sur la bécasse que je suis. Voilà ce qu’ils sont.
Les pies doivent s’en donner à cœur joie et jacasser sans compter. J’ai tant envie de leur voler dans les plumes. Un coup de bec ne serait pas trop exagéré pour les vautours qu’elles représentent. Mais il faut bien admettre que je l’ai un peu cherché. Je me suis trop pavanée au bras de ce paon Don Juan et son regard de pigeon lubrique.
Il rassemblait pourtant tous les suffrages, même les corneilles les plus sceptiques le tenaient en estime. Si c’est pas malheureux d’être à ce point écervelée. D’être aussi aisément aveuglée par le plumage du premier bellâtre rencontré.
Je maudis tous ces gallinacés se tordant de rire sur leur banc de prédilection. Qu’ils piquent donc des volatiles plus solides que la pauvre perdrix que je suis. Il y a, il me semble, assez de chouettes à déplumer aux alentours. Mais non, il faut que ces dindes s’en prennent aux plus fragiles. Au plus sensible.
J’aurais mieux fais de bécoter un poulet. Au moins n’aurais-je pas à rougir de sa crête-de-coq, tellement plus discrète que la roue de ce bellâtre sans intelligence.
A croire que l’apparat et le paraître ne sont guère garants de pouvoir roucouler en paix, mais un frein ou s’emmêlent et s’affrontent sentiments et valeurs de tous horizons…
Comme j’envie ces autruches mettant la tête dans le sable, dès qu’un danger les menace. Comme j’aimerais être un canard et voir glisser ces gloussements moqueurs comme de l’eau sur mes plumes parées du plus bel effet sous les caprices de la lumière.
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