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LA REPRODUCTION
À la fin de l'hiver, les crapauds se regroupent par dizaines voire par centaines autour de points d'eau pour s'accoupler et pondre leurs œufs qui deviendront têtards et se transformeront en petits crapauds en quelques semaines.
La période de reproduction débute de décembre à février dans le sud et le sud-ouest, de février à mars dans le reste de la zone et encore plus tard en altitude. L'adulte mue peu avant ce moment6. Il se défait de son épiderme hivernal et acquiert une peau dorsale lisse.
La migration prénuptiale s'effectue principalement par nuits douces. Les crapauds se déplacent en grand nombre vers un point d'eau. Les mâles arrivent en général les premiers et y restent plusieurs semaines. Ils sont fidèles à leur frayère. Lors du trajet, certains mâles ayant rencontré une femelle, s'agrippent sur leur dos et ne les lâchent plus jusqu'au site de ponte. La femelle, déjà chargée par son gros abdomen plein d'ovocytes, n'a plus alors qu'à avancer avec son partenaire fermement rivé sur le dos et à se frayer un chemin cahin-caha parmi les feuilles et les cailloux.
Dans l'eau, la concurrence entre mâles est très forte et les bagarres sont nombreuses. Lorsqu'une femelle arrive dans l'eau, les mâles se jettent sur elle, en poussant de petits cris d'amour plaintifs, pour essayer d'être les premiers à l'agripper sous les aisselles, dans la position dite d'amplexus axillaire (voir photos plus bas de couples). Souvent, on peut voir cinq ou six mâles s'accrocher les uns aux autres pour essayer de déloger celui qui tient la femelle. Celui qui est en meilleure position fait tout pour repousser les rivaux de ses pattes arrières. Mais lorsque la femelle manifeste les symptômes de la ponte, les intrus abandonnent finalement la lutte et laissent le couple réaliser tranquillement ses objectifs. Leur instinct de reproduction les mène à s'accrocher à d'autres espèces (grenouilles, poissons, pied agité au bord de l'eau) et à ne lâcher prise parfois que plusieurs jours après.
Le chant nuptial est très discret : « cout...couac...cout ». Le mâle produit des cris de contact, dans l'eau ou à terre.
Dès que la femelle commence à évacuer ses ovocytes, le mâle l'aide en stimulant l'orifice cloacal de ses orteils et en frappant de petits coups sur ses flancs. La ponte de deux longs cordons d’œufs (un par ovaire) que le mâle arrose au fur et à mesure de son sperme peut durer plusieurs heures. Ces longs cordons d’œufs sont fixés à la végétation aquatique. Une femelle pond habituellement entre 5 000 et 7 000 œufs. Chaque femelle pondrait tous les deux ans.
L'éclosion des œufs se fait au bout de deux à trois semaines, suivant la température de l'eau. Le têtard, un être aquatique, possède des branchies et une queue. Il se nourrit de déchets organiques et d'algues. Sa métamorphose en jeune crapaud (imago) terrestre, se fait ensuite en un mois et demi à trois mois, ce qui porte courant juin en général, et début juillet sur les reliefs.
À la fin de la reproduction, les adultes entament une migration postnuptiale vers un lieu de séjour estival.
La maturité sexuelle est atteinte à l'âge de 3 à 7 ans dans le nord et probablement plus tôt dans le sud. Il vit une dizaine d'années.
UN PEU DE SORCELLERIE
Au XVIe et XVIIe siècle, le crapaud deviendra la bête de la sorcellerie par excellence. Au cours des agapes sabbatiques, des crapauds sont écorchés et consommés en fricassée par les sorcières. Dès 1562, une sorcière de la ville de Seix, en Ariège, fut accusée entretenir chez elle un crapaud familier dont l'urine lui servait à fabriquer du poison20.
Des textes de cette époque donnent les procédures d'extraction du venin du crapaud. Pierre de Lancre (1553-1631) est le juge démonologue qui, en 1609, « purifia » le Pays basque de ses sorcières, affirme que le crapaud participe au sabbat. Lors de ces cérémonies démoniaques, la bête vêtue de velours rouge et ornée de clochettes, reçoit le baptême puis on asperge l'assemblée de son urine en simulacre de bénédiction. Pierre de Lancre indique dans ce poème21 comment procédaient les sorcières :
- Elles prennent plaisir d'écorcher des crapauds
- De poudre d'araignées assaisonnent leurs peaux
- Et, dans les eaux puantes
- Du lac Tennarien détrempant leur venins,
- Ces marâtres méchantes
- Font mourir les humains de leurs charmes malins
En tant qu'incarnation du diable, le crapaud concentre certains pouvoirs de Satan "prince de l'air". Il entrait à ce titre dans la composition des onguents dont les sorcières usaient pour s'envoler.Dans un procès en sorcellerie, à propos des onguents il est précisé que « l'accusée disait qu'elle avait un crapaud et qu'elles le fouettaient avec de la bruyère, prenaient ce qu'elles lui faisaient rejeter, s'en enduisaient et allaient ainsi où elles voulaient »20.
Au XVIIIe siècle, les crapauds, après avoir été baptisés du nom de Jésus-Christ au cours d'une messe noire, étaient ensuite crucifiés la tête en bas22.
Références :
- jalladeau [archive] 19
- Nicole Jacques-Chaquin, Le sabbat des sorciers en Europe: XVe-XVIIIe siècle, colloque international E.N.S. Fontenay-Saint-Cloud, 4-7 novembre 1992, Editions Jérôme Millon, 1993, 443 p. RéF 20
- Nadine Pontal, Catalogue du fonds sorcières, Bibliothèque de l’ENS de Lyon RéF 21
- Richard Bessière, Traditions, légendes et sorcellerie de la Méditerranée aux Cévennes, Éditions De Borée, 2004 RéF 22
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SOURCES : WIKIPEDIA
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