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Blanche et le sortilège des Géants...

                  Blanche et le sortilège des Géants

                                    

Un livre, un roman, et même une nouvelle, ce n'est jamais aisé à ficeler, mais un conte, c'est encore autre chose… Non pas que ce soit plus difficile à écrire, l'imagination débordant n'ayant presque aucune limite, mais justement… ce n'est pas parce que c'est un conte que ça doit ne pas être crédible, bien au contraire… Mais quelle aventure. Alors que j'en suis à la correction (j'ai horreur de cette partie là de l'écriture, mais quand y faut y aller faut y aller…) je suis encore épris des mondes inventés et des personnages, m'ayant accompagné toutes ces semaines d'écriture. J'espère trouver un éditeur de choix pour ce texte coloré. Nous verrons bien…

 

 

 

Extrait :

 

                    La légende du sortilège des Géants...

                   

 

 

Il y a très longtemps de cela, dans un village tranquille d'Afrique, un petit garçon nommé Kita acquit le pouvoir de libérer les arbres de terre, leur permettant ainsi, de ne plus être figés et de se mouvoir.

Les plus grands sages du pays et même d'ailleurs, ainsi que les sorciers les plus puissants de l'époque, se réunirent pour décider du sort du garçon, et surtout, savoir ce qu'ils allaient faire d'un tel pouvoir, car une légende disait que le temps venu, afin de rééquilibrer le monde entre le bien et le mal, un être de lumière viendrait à naître, possédant un don extraordinaire. Si ce pouvoir pouvait être utilisé contre les armées de l'ombre, il n'en restait pas moins un danger pour l'humanité toute entière, l'enfant de lumière ne distinguant pas le bien du mal, il était possible, pour Zakri, le terrible roi de l'ombre, de le détourner, par toutes sortes d'envoûtements, afin d'arriver à vaincre les hommes. D'en faire ainsi ses esclaves et de régner pour des siècles à venir sans qu'aucun sorcier, même le plus puissant qui soit, ne puisse le renverser.

 

De tous temps, l'air et le feu, la terre et l'eau, l'ombre et la lumière ont lutté pour dominer notre belle planète. Comme un mal nécessaire, ces batailles engendrent pour la nuit des temps, l'équilibre du monde. C'est ce qui en fait ce qu'il est, et donner le plein pouvoir à l'un, ou à l'autre camp, qu'il soit bon ou mauvais, ne pourrait qu'entraîner la Terre, dans un chaos destructeur.

 

Il était écrit qu'après qu'un petit garçon ait libéré les arbres, il sortirait des entrailles de la Terre, des milliers de créatures toutes plus féroces les unes que les autres, et que Zakri, seigneur des ténèbres, reprendrait le pouvoir sur le monde.

 

Les discussions furent donc animées et les querelles nombreuses, certains, estimant que tant que Kita ne s'approchait pas de la vallée des Géants, il n'y avait aucun risque, car seuls les baobabs avaient le pouvoir de sortir de terre le peuple de l'ombre. Les arbres qui poussaient ailleurs ne représentaient aucun danger pour l'homme, même une fois hors de terre, car ils n'avaient aucun parti pris.

 

Une chance fut donc accordée à Kita, et les années passèrent sans qu'il n'y ait aucune catastrophe. De toute façon, pour lui les animaux avaient beaucoup plus d'intérêt que les plantes, aussi se détourna-t-il de ces dernières pendant quelques temps, ce qui soulagea le village tout entier ayant peur de devoir éviter des arbres déambulant dans les petites ruelles du village. Un acacia prit d'une folle frénésie, lorsqu'il avait découvert qu'il pouvait courir, leur avait suffi. Il bouscula les villageois et fit quelques dégâts dont ils se seraient bien passés.

Mais un jour, alors qu'il jouait au bord du fleuve à lancer des pierres aux crocodiles, perché sur une grosse branche embrassant l'eau en son extrémité, il entendit une étrange voix l'appeler. Comme un murmure lointain, un chuchotis traversant sa tête à la dérobée. Il crut bien que cette dernière allait exploser.

 

Si les sages et les sorciers savaient le pouvoir des Géants puissant, ils ignoraient leur don d'enchanteur, car si les baobabs ont un tronc si gros et si rond, c'est en premier lieu une question de résonnance, portant à des lieues les envoûtements et les maléfices qu'ils désirent lancer. Ils étaient les alliés fidèles de Zakri, et non seulement ils avaient le pouvoir d'amener le chaos sur terre, une fois les créatures de l'ombre sorties du sol, mais ils étaient également le lien entre différents mondes et même un passage menant à l'un ou l'autre de ces mêmes mondes.

 

Kita fut hypnotisé par ce doux murmure lui promettant tant de choses. On aurait pu l'appeler, le secouer, lui crier dans les oreilles, il n'aurait rien entendu et n'aurait eu aucune réaction.

C'est donc dans un état somnambule et hypnotique qu'il quitta le village discrètement, sans que personne ne remarque son départ.

 

Après quelques jours de marche, il arriva dans la vallée des Géants, un endroit sinistre et brûlé, une vallée désolée saupoudrée de cendre volcanique. Aucune verdure n'était visible. Aucun animal, aucun humain à la ronde. Pas la moindre trace de vie.

 

Le grand Baobab sut si bien lui parler que le garçon le crut, et sans attendre, chuchota de ses lèvres une formule que lui-même ne connaissait pas.

Zakri surveillait de près à ce que tout se passe selon ses plans, et il était partout : dans les pierres, le sable, les quelques points d'eau ainsi que dans les marais de l'oubli, un peu plus loin. Partout sa présence pouvait se sentir, sans qu'on aperçoive une silhouette. Tant que la formule n'était pas lancée et que les baobabs, jusqu'au dernier, n'étaient libérés de leurs liens, Zakri ne pouvait apparaître en chair et en os, ce qui n'allait plus tarder, les premiers géants, sortant déjà de terre.

 

 

 

 

  © 2008 - Didier Leuenberger - Tous droits réservés.       

 



11/10/2008
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