AUTOMNE
AUTOMNE
Te revoilà, dans ton manteau de brume et tes voiles de brouillards enrobant les buissons et les ronces.
Te revoilà, soufflant un vent frais sur les rochers gorgés de soleil, les cailloux fissurés de la chaleur intense d’un été puissant et menaçant. Un de ces étés dont on se souvient parce qu’il était virulent, nous invitait à nous cacher la journée, à faire une sieste méritée, à rechercher un peu de fraicheur. Et voilà que tu arrives, plein de contradictions et d’hésitations, oscillant entre celle qui fut et celle qui suivra, je veux parler des saisons bien sûr ; de ces magnifiques jalons qu’elles représentent durant l’année, tantôt par la pureté de la neige, le vert tendre du printemps, les odeurs de l’été et le potpourri automnal laissant éclore les plus incroyables palettes de couleurs. Un fatras d’émotions, de teintes et de senteurs, flamboyantes et éclatantes. Une toile chaude aux orangés invitant à s’y lover, à épouser ce trublion aimant brouiller les pistes et semer la zizanie.
Cet automne : heureux complice, enjoué et plein de malice, invitant les nuits à s’allonger et la lumière à se faire plus discrète.
Tes matins nous mordent les joues, lorsque haletant l’on court dans les bois devenant de plus en plus mystiques et magiques. Comme si tu étais garant des êtres féériques peuplant les futaies ; que tu les dévoilerais comme une vague déferlante comme si tu avais peur que l’on s’ennuie après les moissons, et que tu ais dû inventé des êtres sortis de je ne sais où pour occuper nos soirées, nourrir nos peurs et nos angoisses, alimenter notre âme d’enfant ne demandant qu’à croire à l’improbable ; se sustenter d’un imaginaire débordant et il n’y a que tes couleurs semble-t-il, et tes humeurs changeants, tantôt offensif ou bienveillant.
Entre tes bras nous berçant dans les fougères mourantes pourtant, nous nous sentons en harmonie avec la terre, le vent et le ciel ; le cosmos tout entier chapeautant nos vies se veut rassurant, alors sois fou, bel automne. Laisse exploser tes joies et tes peurs, n’aie crainte de laisser une entaille pour qu’au printemps l’on vante tes prouesses d’artiste, car tu peux fanfaronner aux yeux et à la barbe de tes trois autres pairs : tu seras toujours ma saison préférée et celle qui peint les vallées et les forêts de grands coups de pinceaux lumineux. Plein d’espoir. Heureux.
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