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ALLER SIMPLE - THRILLER

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Un thriller montagnard ou les plus fous ne sont pas forcément ceux qu'on croit. Les plus faibles s'avérer être les plus forts... ou lorsque la folie s'empare des esprits jusqu'à frôler le surnaturel...

 

Extrait :

MERCREDI 03 FÉVRIER

 

Le souffle court, se tenant la poitrine d’une main et s’accrochant à une branche de l’autre, Flore écouta le silence comme si le diable la poursuivait.

Elle inspira profondément, ausculta une blessure à l’avant-bras du à une chute, puis tenta de percer la forêt de son regard humide. L’affolement qui se lisait dans son regard était sans conteste le fruit d’une peur panique sans précédent. Une frayeur hystérique, tant son air hagard paraissait chercher la raison.

Un craquement de branche au loin la fit lâcher un cri étouffé. Elle reprit sa course en claudiquant, haletant comme une bête blessée.

Elle plongea dans un lit de mousse, roula le long d’une pente douce et se tapie sous une couverture de feuilles qu’elle espérait assez opaque pour la préserver du regard de son poursuivant.

 

Un silence de mort envahit la forêt. Pas un seul sifflement d’oiseau, pas un seul chuintement de vent dans les branches n’ébranlaient cette mise à mort que Flore savait inévitable si elle n’arrivait pas à se sortir des griffes de son bourreau.

Tentant de respirer normalement, elle avait toutes les peines à contenir la peur qui lui glaçait le sang. Un froid pénétrant ses chairs sans la moindre vergogne et lui transperçant la poitrine.

Des bruits de pas la firent frissonner de terreur.

« T’es là ma p’tite ? » entonna une voix graveleuse et rauque. Avec un malin plaisir, il réitéra sa demande, paralysant encore plus la jeune fille, ayant de la peine à se contenir et à rester calme. Elle sentait sa présence. Elle pouvait sentir son odeur sans se berner pour l’avoir vu de très près. Il était là, tout près. A un souffle de sa cachette.

 

Une fois le danger passé, elle avala un grand bol d’air, comme si on lui avait tenu la tête sous l’eau tout ce temps. Puis elle mit ses deux mains devant la bouche, en se remettant dans la même position qu’avant et en rajoutant quelques feuilles sur elle.

Un bond fit atterrir son poursuivant à quelques centimètres d’elle. Elle voyait ses pieds. Juste ses pieds frottant le sol, comme un de ces prédateurs prêt à fondre sur sa proie.

« Allez ma puce, montre-toi ! Tu sais bien que tu ne pourras aller nulle part dans l’état que tu es ! J’ai sentis ton sang sur les branches. Le même que celui qui coulait entre tes cuisses lorsque je t’ai accueilli. Tu te souviens ? J’espère que tu n’es pas trop blessée, ça n’en rendra mon trophée que plus méritant, hein ma petite gazelle. J’imagine que t’as mal ! T’as mal, sale pute ! » hurla-t-il, en shootant les feuilles autour de lui. « Tu ne penses tout de même pas pouvoir t’en tirer ? Tu es bien trop bête ma puce, je le crains ! Et de toute façon la seule qui m’ait vraiment échappée et la police ait retrouvée, personne ne la crut lorsqu’elle expliqua ce qui c’était passé ! Elle en mourut, alors tu vois ! »

 

 

 

 

 

                                                ⌘

 

DIMANCHE 28 FÉVRIER

 

Paula Lange se passa de l’eau sur le visage. Un frisson parcouru son échine lorsqu’elle songea à la tête de cet empaffé de commissaire Laborde. Un con fini que personne ne pouvait encaisser et macho avec çà. Le plus gros trou d’uc que cette institution n’ait jamais eut.

Elle fixa un instant son reflet, tenta d’y détecter un brin d’hésitation qu’elle aurait massacré sur le champ, s’arma de courage et fit voler la porte des toilettes.

D’un pas vif, elle rejoignit le bureau du chef en se raclant la gorge avant de frapper. « Entrez ! » beugla une voix grave teintée de nicotine. Du lourd. Pas de ces cigarettes que fument toutes ces chochottes comme il aimait bien le souligner.

Paula s’assit dans le siège sans même attendre un signe de sa part. Après tout, il n’avait aucune manière, elle ne voyait pas pourquoi elle en aurait eut.

-                Qu’est-ce que c’est que cette histoire, Lange ?

-                Quelle histoire chef !

-                Arrêtez de m’appeler chef voulez-vous !

-                Bien Monsieur.

(Il leva les yeux au ciel en secouant les babines, exaspéré)

-                Alors ! J’attends une explication ! Ça ne vous a pas suffit de presque y passer dans l’affaire Jade. Il faut que vous remettiez ça.

-                Je…

-                Fermez-là ! Je sais très bien ce que vous allez me dire ! Mais avant de crier que je ne suis qu’un connard insensible, reconsidérez bien votre demande. Vous réalisez c’que vous m’demandez ?

-                Oui. Très bien.

-                Vous avez été salement amochée !

-                Je m’en souviens, oui ! (un silence s’immisça dans la pièce. Laborde l’examina minutieusement pour chercher une faille) Bon ! D’accord ! Peut-être bien que j’en ai pas fini avec cette affaire, mais je suis prête. Croyez-moi ! Je ne le vous demanderais pas.

-                Hum ! répondit le supérieur, en caressant sa fossette. Ce n’est plus vraiment dans votre domaine.

-                Ben justement, j’avais envie de revenir à un vrai boulot.

-                De revenir à vos amours vous voulez dire !

-                Si se ramasser une colonne de béton sur la jambe et rester handicapée à vie c’est retrouver ses amours, alors ça doit être ça. (Il soupira en se balançant sur sa chaise) Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ! s’énerva-t-elle, en posant ses mains sur les hanches.

-                Arrêtez avec vos salades Lange, voulez-vous ! Vous n’y pouviez rien pour cette pauvre malheureuse. Qui plus est, ils l’ont retrouvée complètement folle à lier avant qu’elle ne se lance sous un camion.

-                 Mais…. Tenta-t-elle de se défendre.

-                Cessez ! voulez-vous ! Pas de ça avec moi !

-                Enfin…Je !

-                Vous quoi ! Vous croyez que je ne sais pas ce que vous êtes en train de faire, Lange ! Voyons ! Arrêtez  de m’prendre pour un con !

-                Qu’est-ce que…

-                Ah ! Et ne me faites pas votre Caliméro ! Ce n’est pas parce que vous êtes une femme que je vais vous épargner !

-                Cali quoi ?

-                Laissez tomber, vous êtes trop jeune ! (silence) Alors quoi ! Qu’est-ce que vous attendez de moi ? Que je vous envoie au casse-pipe !

-                Vous… se reprit-elle, en ravalant sa salive et en relevant ses cheveux. Son regard s’illumina. C’est bien à lui qu’on a à faire dans le dossier Flore ? (Laborde renifla bruyamment et se frotta le nez nerveusement) Vous savez très bien que je suis la plus qualifiée pour cette affaire. Ces disparitions sont exactement les mêmes que celle de Jade et les autres. C’est notre homme ! certifia-t-elle, en montant sur ses grands chevaux. Et puis c’est moi qui ai monté ce dossier. J’en connais toutes les ficelles. Je sais exactement comment fonctionne notre gaillard.

-                Non, mais j’y crois pas ! Vous n’abandonnez donc jamais ?

-                Jamais ! Surtout lorsque je sens que je peux amener des éléments importants à une enquête. Et vous savez très bien que mon parcours pourra servir cette affaire ! Vous le savez, sacré nom de Dieu ! haussa-t-elle la voix, en le menaçant de l’index.

Un silence s’immisça entre les deux policiers. La jeune femme semblait tenir un os qu’elle ne voulait pas lâcher sous aucun prétexte. Pour rien au monde.

-                Vous êtes convaincantes quand vous le voulez ! Mais cela ne m’empêche pas de penser ce que je pense de vous, Lange. Si ça ne tenait qu’à moi, y a longtemps que je vous aurais muté en rase campagne. Vous m’entendez Lange ? hurla-t-il, en signant des papiers qu’il lui lança devant elle.

Elle sursauta, se ressaisit et ramassa les papiers en se levant énergiquement. Elle s’accrocha à la poignée de la porte sans broncher.

-                N’oubliez pas Lange, je vous ai à l’œil ! Le moindre faux pas et je vous mute ! C’est clair ?

-                Très clair, monsieur !

-                Lange ?

-                Quoi ! soupira-t-elle d’un ton agacé.

-                Je vous mets Lepic avec vous. Il sera vos jambes.

-                Merci chef ! finit-elle en serrant les dents et en refermant la porte du bureau.

 

 

                                                         



07/11/2015
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