T O U S D E S A N G E S

T O U S         D E S          A N G E S

Y'A COMME UN ECUREUIL... JOYEUX ANNIVERSAIRE !!!

ANNIVERSAIRE

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Joyeux anniversaire ! Happy Birthday !

Que de belles et bonnes choses pour nos anniversaires, de la part de nos amis, connaissances et de notre chère famille. Mais qu’en est-il de nous-même dans cette histoire ? Et si nous nous levions ce jour fatidique, que l’on se plaçait face au miroir et que l’on prenait plus en compte nos aspirations, nos désirs et nos rêves… Et si nous nous aimions, nous aimions vraiment. A commencer par cette tête de gland vieillissante, cette face de rat tétant la clepsydre qui se vide au son des tic tacs obstinés et entêtants ; cette figure burinée par les courants et les vents, lustrée par ces petits bonheurs qui nous incitent à nous lever…

D’abord, reconnaître à quel point l’on est magnifique. Une magnifiquitude, semant la bonté et ses idées à qui veut en bénéficier. Un être merveilleux, désireux d’être aimé et d’aimer. Créatif et imaginatif. Quelqu’un capable de rendre la balade la plus banale en vraie épopée ou conte de Grimm.

Quel délicieux soldat de l’amour ; quel incroyable poète, ne manquant jamais une occasion d’amener ses rêves au firmament. Épousant les musiques les plus fédératrices, voir, romantiques.

Oui, en ce jour plus qu’un autre, on va être magnifique. On va être exceptionnel plus que jamais. On va se choyer, prendre soin de nous, se faire plaisir. On va se faire du bien, se la couler douce, s’envoyer quelques rasades d’un grand cru. On va se permettre quelques excès : taper dans les sauces et le gras ; suçoter quelques ailerons de poulet juste grillés comme il faut ; taper dans les chips avec un malin plaisir.

On va se bichonner, se flanquer deux trois lampées de parfum d’un de ces allumés de la mode ; on va sentir bon ; ouais ! On va sentir délicieusement bon. Comme si l’on découvrait pour la première fois cet apparat de playboy. On va se badigeonner d’une crème antiride, tester l’élasticité de notre plastique indétrônable, car en ce jour plus qu’un autre, on est beau/belle. Beau, dans le sens large. Une beauté globale, compensant ces années qui foutent le camp par un charme indiscutable.

On va se faire masser, ouais ! C’est cool de se faire masser. Histoire de voir où on en est pour ce qui est des sensations, de revenir aux premières années de découverte de notre corps. Un bon massage, des bulles, un peu de vapeur avant d’en remettre une couche. Qu’on se re-badigeonne d’une de ces cochonneries au hormones de mouton en priant pour que ça marche. Parce que même si l’on est magnifique en ce jour qui est le nôtre, il y a ce temps inéluctable qui passe et qui nous inflige quelques balafres…

On ne va pas s’arrêter trop longtemps sur les cabosses ; on va les passer, les ignorer pour l’occasion en faisant comme si nous étions exempt  de la moindre entaille. On va résilier. On va briller, rayonner. On va irradier le ciel, le cosmos tout entier. Oui, on va résilier !

Exit la douleur et adieu tristesse. Le rire est le maître de cérémonie, et tant pis pour les emmerdes, on les retrouvera bien assez tôt. La bonne humeur et la collégialité car on ne fera pas trop le sauvage, même si, l’on aspire qu’à une seule chose en ce jour qui est le nôtre : fuir, se fondre dans les bois pour disparaître. Espérant que personne n’aura souvenir de cette date bien précise.

Ce cabris heureux en forêt, parlant aux arbres et se contant des histoires en courant dans la mousse. Celui-là est celui qui mérite le plus de vivre en nous ; celui nous nourrissant tellement mieux que ce qu’aucun autre moi ne pourrait amener. Celui-là à un air d’enfant et des contours naïfs qu’il faut protéger à tout prix.

Magnifique ! Soyons fou ! Soyons nous, et courrons donc dans ces bois en oubliant cette date mémorable. Ce jour aux préparatifs le plus souvent gargantuesques, alors qu’une simple ballade aurait fait notre bonheur… car finalement, les fêtes, le strass et les paillettes, ce n’est jamais tant qu’à nous que ça plaît vraiment, mais plus encore à ceux qui organisent, improvisent, invitent, décident. Ceux-là sont vraiment heureux, et si notre anniversaire peut servir leur besoin de se rendre utile, alors laissons-nous faire, pour une fois ; laissons-nous faire, inspirons fort avant d’entrer dans la pièce que nous savons bombée d’invités mais continuons de gambader dans les bois intérieurement, là ou personne ne semble pressé ni intéressé de rappeler cet événement banal, en soi ; d’énumérer nos prouesses et notre parcours.

Là, tandis que le champagne descend le long de ces gosiers assoiffés, que les petits fours se goinfrent à la vitesse du son, nous, continuons de voyager dans ces paysages magnifiques, qu’aucun de ces gloutons ne semble contempler.

Fermons les yeux, écoutons le chant des oiseaux se chamaillant dans les hêtraies, le grincement des branches se frôlant, le vent faisant chanter les feuilles pour notre plus grand plaisir. Restons ainsi, calé dans notre fauteuil alors que tous ces crocs dévorent ce qui est dévorable (je sais ça n'existe pas), prédisent ce qui n’est pas prévisible, tirent des plans sur la comète, nous imbibent de papouilles humides, sans que nous ne soyons perturbés le moins du monde. Car en ce jour plus qu’un autre, alors que c’est le jour de tous ces imbéciles heureux festoyant une année de perdue, nous survolerons ce tumulte et ce fatras d’émotions pour revivre demain, là ou 365 jours ou à peu de choses près nous attendent, pour le plus grand bonheur des écureuils et des faons, se demandant bien ce que nous foutions et suppliant mère nature de ne pas nous avoir repris.



05/11/2015
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