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Pénard dans mon col roulé

Pénard dans mon col roulé

 

 

                                     

 

 

                                  J’étais pénard, bien emmitouflé dans mon col roulé depuis quelques temps déjà. Et même si ça me démangeais de bomber le tronc et de rendre écarlate ma p’tite tête, je dois bien admettre que ça m’a fait un bien fou ces p’tites vacances. De ne pas devoir cracher deux à cinq fois par nuit, car mon hôte est plutôt balaise pour ce qui est de la récidive… me fut apaisant. C’est même un crack dans cette discipline. Un virtuose. Sa cervelle de piaf fusionne à tout va la journée durant et croyez bien que j’en fais les frais le moment venu. Pour mon plus grand plaisir, certes, pour la plupart du temps, mais il y a des moments ou j’ai comme qui dirait, un petit coup de blues. Un besoin de stagner pour faire le point. Parce que Marcel et moi, on fait deux, malgré ce que vous pourriez penser. Et deux entités bien distinctes ne voguant pas dans les mêmes eaux si vous voyez ce que je veux dire… Mais on s’arrange. Moi, donnant du plaisir à Marcel et lui, me permettant quelques incartades de temps à autres. J’en ai besoin pour mon ego. Je suis à cran sur ce sujet. Vraiment à fleur de peau. Hyper susceptible. Et qu’on ne vienne pas me dire que mes collègues ne le sont pas, ce sont des menteurs. Quelle bite n’est pas à cran devant la mollesse de son état si par malchance, son hôte se voit inapte à la stimuler ? Aucun zizi n’est tranquille avec cela. À moins d’être définitivement H S. Et de n’avoir la tête hors de la mousse que pour être frottée et lustrée de temps à autre. Cela arrive, mais la nature à tôt fait de rattraper ces ingrats et sait fort bien leur infliger dans leur slip les décharges nécessaires, afin de leur rappeler ce pour quoi ils sont vivants, aussi.

 

Je sais, tout ne doit pas tourner toujours autour de notre droiture et nos exploits de marteau piqueur, mais vous en conviendrez et excusez-moi de vous choquer, mais cela fait et fera tourner le monde encore bien des siècles, à n’en pas douter.

 

Alors me direz-vous, pourquoi cet enthousiasme soudain à rester emmitouflé dans son col roulé quand l’aventure est à notre portée ?

De la flemmardise ? De la fainéantise ? De l’indiscipline ? De la dépression ? Que nenni ! Juste un moment de calme ou je peux apprécier mes rides. Un instant de pur bonheur ou le désir frémissant n’a pas le moindre impact, car je suis son esclave vous l’imaginez bien. Un laps de temps ou je ne suis jamais autant moi qu’en cet instant. Sans regard suspicieux à mon égard. Sans œillade méfiante ou clin d’œil amusé. Moi, moi et moi tout seul, bien emmitouflé dans mon col roulé.

 

DL



24/11/2009
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