T O U S D E S A N G E S

T O U S         D E S          A N G E S

Journée de la violence faite aux femmes

Journée de la  violence faite aux femmes

           

Pour cette journée spéciale de la violence faite aux femmes, n'oublions ceux qui voient et subissent ces scènes de violence sans rien pouvoir faire. Il n'y a pas pire pour un enfant de voir sa mère sa mère se faire battre. Voici donc un extrait de l'un de mes livres sur le sujet. Vous pouvez le lire gratuitement sur mBS si le cœur vous en dit, pour que l'on oublie jamais.

ENTRE NOS MURS

de6896b0-933a-4645-abec-ac8f1096ea2e.jpg

"Le silence s’immisça entre eux, me laissant seul, comme si je ne faisais plus partie de cette famille. Ou n’était-ce que le malaise pesant qui régnait en souverain durant ces longues minutes d’incertitude ou l’incroyable, l’insupportable attendait son heure de gloire.

 

 

Il ne dut pas trop attendre; après s’être regardé comme deux chiens enragés, Michel la gifla avec une force inouïe. Elle fut éjectée sur les carreaux sans rien pouvoir faire. À moitié assommée, elle tenta de se relever tandis qu’il s’approchait dangereusement d’elle, la regardant avec mépris, dégoût, et faisant craquer ses doigts. “—Tu vas la sentir passer, grosse vache !” lui dit-il, en lui assenant un coup de poing dans les omoplates, ce qui la fit retomber sur le sol. La main du père s’éleva dans les airs, tandis que mes jambes étaient paralysées, et frappa, frappa dans tous les sens, sans pouvoir s’arrêter. C’était si violent que maman n’arrivait même pas à gémir de douleur. Cette démence était telle, qu’elle nous enlevait les mots, notre souffle. Nous en arrivions à ne plus nous sentir vivants, ne plus être capables de ressentir, de toucher ou même, de voir correctement. Cette démence nous envoyait aussi sûrement que les coups qu’elle engendrait, dans un monde étrange, un monde où tout pouvait arriver,assurément. Même l’impensable.

 


Elle arriva à s’échapper au bout d’un moment, rampant tout

doucement, sa bouche en sang et les yeux fermés de douleur. Il la rattrapa d’un pas, la prit par la ceinture, s’empara d’un de ses pieds et la tint par un poignet, après avoir coincé la porte de la cuisine à l’aide d’un bout de bois. Il se mit à tourner, tourner comme un père pourrait faire l’avion à l’un de ses enfants. Mais au lieu de voler, maman percuta de sa tête à chaque nouveau tour de ronde, le coin de la porte, décidément très bien placé. Après trois tours de manège, elle tomba dans le coma. Michel la jeta sur les carreaux comme on peut jeter un objet encombrant, inutile, se dressa au-dessus de son corps, l’observa un instant et lui cracha dessus, avant de lui donner un coup de pied dans les côtes. “Arrête ton cinéma ! “ lui dit-il, en secouant la tête. Puis, levant les yeux au ciel : “—Décidément, tous les moyens pour te faire remarquer, connasse ! Tu me donnes la gerbe !” finit-il, en se tirant de l’appartement sans même me regarder.

 

 

Ah! si j’avais pu, je lui aurais bien fendu le crâne. Je m’en voulais d’être si petit.

 

 

Je me jetai sur le corps de maman, la retournai sur le dos pour qu’elle me voie, mais il n’y avait aucune réaction. Je la secouai un peu, doucement, de peur de la casser plus qu’elle ne l’était. Elle se réveilla quelques minutes plus tard tandis que mon front était en sueur. Elle essaya de me regarder, passa sa main dans mes cheveux. Lorsqu’elle tenta de parler, aucun mot n’arriva à mon oreille que j’approchai de sa bouche. Je me relevai, la regardai avec inquiétude, et ne vis que du sang sortir de sa bouche. Ses lèvres se resserrant comme si elles ne voulaient laisser passer cette preuve de violence. Elle ne pouvait plus respirer. Je ne savais pas quoi faire. Je me couchai sur elle et la teint très fort en tentant de lui donner de ma chaleur puisqu’elle avait l’air d’avoir froid. En tentant de lui transmettre de l’amour. J’essayai de pleurer pour elle. Je n’y parvins jamais. C’est elle qui me rassura, qui me réconforta lorsqu’elle arriva à se relever, grimaçant de douleur et se tenant les reins. “—Ça va aller Simon. Ne t’inquiète pas ! J’en ai vu d’autres !” lança-t-elle en tentant un sourire. Elle alla dans la salle de bain et s’enferma à double tour, un long moment".

 



25/11/2019
1 Poster un commentaire
Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 106 autres membres